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��LES POEMES

��Le " poème en prose " forme naturelle de " l'illumination " (à propos des Poèmes de M. Lécn-Paul Targue et des livres de MM. D rouet, Rieu, etc.). — La Danse devant l'Arche, par Henri Franck.

Le " poème en prose " est-il un genre faux, ainsi que certains, trop puristes, trop férus de la théorie des " genres ", l'avancent ?

Si nous attachions comme eux une importance exagérée à l'autorité du grand siècle, au point de n'accorder au nôtre que le droit de le continuer décemment en renouant avec une " tradition " que l'on nous dit interrompue, nous n'aurions pas de peine à trouver à ce genre faux nombre de précédents classiques — et à commencer par les Caractères. Il est tel portrait accompli au chapitre des Femmes, des Biens de Fortune ou de la Société qui par l'amusement des traits, l'agencement des mots et cette sorte d'ironie lyrique qu'il semble qu'ait inventée La Bruyère et dont se souviendra Renard, par la perfection toute close vers laquelle il aspire secrètement, atteint à la dignité et à l'harmonie du poème, sans avoir cependant recours à aucune systématisation du rhythme et de l'écho sonore.

Mais pourquoi nous évertuer à une justification oiseuse que

les maîtres passés ne réclament point de nous ? Le " poème en

prose " ne prend la forme et la valeur d'un genre que dans la

lain des romantiques ; ils l'ont fixé, sinon créé. D naquit

umplicitement — non dans sa forme, mais dans son essence —

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