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LE MATADOR DES CINQ VILLES 3I9

— Eh bien, Jos, mon vieux !

C'était la voix du petit homme, Charlic, qui avait causé avec Myatt sur le terrain de football,

— Entre vite, Charlie. Il fait froid, fit la voix de Jos Myatt, sans entrain.

— Oui ! Il fait bien froid, vieux ! Je viens de faire trois milles à pied, et tu le sais, Jos. Donne-nous un quart de geniè\Te.

La porte grinça encore, et un verrou fut poussé.

Les deux hommes passèrent ensemble derrière le comptoir, et ainsi entrèrent dans mon rayon visuel. Charlie avait un cache-nez gris autour du cou ; ses mains étaient au plus profond de ses poches et semblaient faire eflfort, comme si elles cherchaient à empêcher ses vête- ments supérieurs et ses vêtements inférieurs de s'en aller chacun de leur côté. Les cheveux de Jos Myatt étaient dans un désordre extrême. L'attitude du petit homme à l'égard du grand n'était plus du tout celle que j'avais remarquée la veille sur le terrain, quand Charlie avait paru si fier de connaître Jos. On voyait tout de suite que les deux hommes étaient amis intimes, peut-être parents. Tandis que Jos versait le genièvre, Charlie dit à voix basse :

— Eh bien, quelle chance, Jos ?

C'était la première fois que l'un des deux parlait de l'événement.

Jos attendit d'avoir versé le genièvre. Puis il dit :

— Y en a deux, Charlie.

— Deux r Qu'est-ce que tu veux dire, vieux r

— Je veux dire que c'est des jumeaux. Charlie et moi fûmes également saisis.

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