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3l8 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Je me dis : Stirling ne va pas tarder à descendre et nous pourrons rentrer. Je regardai ma montre. Deux heures moins le quart. Mais Stirling ne se montra pas, et ni un mot ni un signe ne me vint de lui. Je dus me résigner aux circonstances. Comme un peu de froid, venant de la fenêtre, me gênait dans le dos, je remontai mon pardessus jusqu'à mes épaules, comme une couver- ture. Par l'entrebâillement des deux rideaux rouges de la fenêtre, je voyais briller une étoile. Elle disparut derrière le rideau avec une rapidité déconcertante. Le monde oscillait et tournoyait comme toujours.

��VII

��Un bruit de coups frappés à la porte troubla mon sommeil. Dans les quelques secondes qui s'écoulèrent avant que j'eusse repris conscience du lieu où j'étais et de la cause pour laquelle j'y étais, la sommation des coups se répéta. Le soleil matinal brillait à travers le store rouge. Je me mis sur mon séant et lissai mes cheveux, arrangeant involontairement mon attitude de telle façon qu'une personne qui serait entrée eût pu croire que j'étais resté éveillé toute la nuit. La seconde porte du petit salon (celle qui conduisait à la buvette du Pot Mousseux) était ouverte et je voyais le comptoir avec les rayons qui s'élevaient derrière lui, et les manivelles levées d'une pompe à bière à l'un de ses bouts. Quelqu'un que je ne pouvais pas voir était manifestement en train de tirer les verrous et d'ouvrir la porte principale de l'auberge. Puis j'entendis sur le plancher le râclement d'une grande porte qui craquait.

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