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230 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

par une libre disposition du romancier. Il isole et déroule un épisode significatif. 11 est cette œuvre de composition méthodique qui paraît à M. Bourgetla forme supérieure du roman. Je ne le contredirai pas ; mais il faudrait bien préciser le sens de ce terme, la composition, qui, si l'on veut sortir d'une généralité inopérante, est peut-être moins clair qu'il ne paraît.

" Une chose est parfaite et entière, dit Aristote, quand elle a un commencement, un milieu et une fin " (Poétique, ^II)j ^t il continue en montrant que, par ces trois termes, il ne faut pas entendre seulement des places dans la durée, mais des natures propres, irréductibles. M. Bourget, qui emploie les mêmes mots, ajoute : " un point de vue. " Evidemment ; mais c'es^ là le plus bas degré de la composition. Il est peu d'oeuvres d'art assez inorganiques pour ne pas le comporter.

La vérité est que, si l'on sort de ces généralités, le terme de composition aura un sens propre à chaque art, même à chaque genre. La composition en sculpture est très différente de ce qu'elle est en peinture. Elle est encore plus différente de la musique aux autres arts. C'est ce que je ne puis développer ici ; mais je crois que, provisoirement, l'exemple du roman donnera une vraisemblance suffisante à cette idée générale.

Dans le roman, le terme de composition présente trois sens assez différents. Il y a l'art de composer

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