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NOTES 185

L'esprit de finesse vient animer, vivifier l'esprit de géométrie, lequel ne pourrait rien sans lui. Et c'est par quoi Le Nôtre est grand. — Remercions M. Lucien Corpechot de nous l'avoir mieux fait connaître.

H. G.

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��EMERSON : ESSAIS CHOISIS, traduits par Henrutte Mirabaud-Thorens (Alcan), LES FORCES ÉTERNELLES ET AUTRES ESSAIS, traduits par K. Johnston (Mercure).

Voici, après la traduction des Essays on représentative Men par M. Izoulet et celles de Th£ Cmductoflife et de Society and Zotttude par M^® Dugard, deux nouvelles et excellentes traductions par- tielles d'Emerson.

Se rappelle-t-on les jugements de Carlyle et de Nietzsche sur l'essayiste américain avec qui ils ont tant de points de contact, âmes à la fois éprises de pensée et de lyrisme ?

L'auteur des Héros caractérisait ainsi l'auteur des Surhumains: " Une calme intuition perçant jusqu'au cœur des faits, une noble sympathie, un admirable esprit épique^ une âme paisible- ment équilibrée en ce monde bruyamment discordant dont elle voit la laideur, mais note seulement les vastes opulences nouvelles (encore si anarchiques) ; une âme qui sait exactement ce que valent la télégraphie électrique, avec tous ses dérangements et impertinences vulgaires et ditto ditto les plus antiques théologies étemelles de l'homme. "

Et, dans le Crépuscule des idoles^ l'apôtre de la Wille ZJir Macht écrivait de l'apôtre de la self-reliance : " Il est beaucoup plus éclairé, plus vagabond, plus multiple, plus raffiné que Carlyle, et, avant tout, il est plus heureux... Il est de ceux qui se nour- rissent instinctivement d'ambroisie seulement et qui laissent de côté ce qu'il y a d'indigeste dans les choses. Opposé à Carlyle, c'est un homme de goût. — Carlyle, qui l'aimait beaucoup.

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