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I I04 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

et de sa séduction, de résumer une doctrine oii les moyens d'expression et d'exposition jouent un rôle essentiel. Il faut donc louer sans réserve M. Gillouin de la virtuosité dont il fait preuve dans son exposé de la " philosophie nouvelle ", Et, encore qu'il reproche au Bergsonisme un excès d'optimisme et certaine absence de " ton tragique ", il serait possible, je crois, d'appliquer à son exégèse ces paroles de celui même qu'il commente : " Il y a plus que la connaissance d'un texte, mieux que l'intelligence d'une doctrine : une adhésion du cœur en même temps que de l'esprit, quelque chose comme une impré- gnation de l'âme entière, "

C. V.

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UNE AMIE INCONNUE D'EUGÉNIE DE GUERIN : CORALY DE GAIX, correspondance et œuvres publiées avec notes et portrait par k baron de Blay de Gdlx, introduction par Armand Praviel (Honoré Champion).

" Ni jeune, ni belle, mais infiniment aimable, bonne et naïve", voilà de quelle manière Eugénie de Guérin parlait, vers 18 36, à son amie Louise de Bayne, de l'héroïne de ce livre. Eugénie et Coraly étaient, le célèbre Journal publié par Trébutien nous l'apprit il y a longtemps déjà, un peu parentes ; nul étonnement donc à voir que M. Armand Praviel s'efforce d'établir une sorte de cousinage littéraire, de rapport de cœurs entre la " demoiselle " du Cayla et celle de Gaïx.

La différence, assez sensible, qui existe entre ces " anciennes jeunes filles ", si représentatives toutes deux de la société pro- vinciale sous la Restauration, éclate surtout dans la comparaison de leurs écrits. "Tandis que l'une nous donne le parfum d'une âme, vivant loin du monde, fleurissant pour Dieu seul, l'autre nous offre le reflet pittoresque d'une époque. "

Eugénie de Guérin ne cesse en effet jamais d'être une muse paysanne, éprise de poésie rurale et de nature ; Coraly, elle

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