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1046 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

et de ses fleurs grecques lui convient à merveille : c'est un helléniste dameret. Il affecte, et ne peut écrire sans affecter. Quel mauvais signe de nature : on finit, de la sorte, par avoir le ton naturellement faux. Ses pamphlets me semblent insupportables : il m'a toujours paru que cette espèce d'ironie, si lourde, si travaillée, se tourne contre l'ironiste. Je n'aurais pas ri.

L'esprit qu'on veut avoir gâte celui qu'on a : combien plus la gaîté. Si peu qu'elle soit forcée, la bonne humeur est morose. Son rire même est constipé ; il part d'une figure qui se refrogne ; il ne l'éclairé pas mieux qu'une mèche qui char- bonne. Je regimbe au trait.

Partout, Paul Louis Courier sent la lampe, et la lampe qui fume. Il traduit mieux qu'il n'écrit pour son compte. Encore a-t-il des élégances vieil- lotes et des mines surannées. Passe pour Longus, quoique ce rhéteur soit raffiné au point de donner l'illusion de l'innocence ; puis, c'est le don grec, d'une éternelle nouveauté. Mais le son de voix vieillot ne va pas bien à Hérodote, d'une telle jeunesse.

Rien ne grimace plus que la fausse simplicité. On vante la légèreté de Paul Louis Courier. Je sais des danses fort lourdes et des danseurs pesants. La bourrée de Paul Louis Courier n'est déjà pas si légère. 11 sautille perpétuellement, et il retombe

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