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l'épreuve de FLORENCE I02I

Uccello, Castagne, Angelico, Masaccio et Lippi, à l'œuvre ?

Et celui-ci représente la Cène : il appuie sur le trait tragique ; même dans l'ombre, il force à crier la couleur, par le jeu nouveau des complé- mentaires ; il ne craint pas le trompe-l'œil. C'est Andréa del Castagno au réfectoire de Sainte- ApoUonie.

Et celui-là — Paolo Uccello — peint la confu- sion d'une bataille ; il pose de larges tons plats, mais violemment opposés ; il entasse de lourds volumes ; il met dans l'arabesque tout l'accent ; il exécutera demain l'admirable portrait équestre de Sir John Hawkwood au Duomo.

Fra Filippo Lippi prépare les fresques de Prâto; déjà il anime ses vierges d'une moins précaire santé et ses anges annonciateurs du charme même de l'enfance ; il tient à la famille florentine ; il saura faire doux et grand.

Le jeune Masaccio, lui, dans la chapelle Bran- cacci, invente une spiritualité nouvelle à même la foule et la vie. Il connaît l'homme et le résume ; il crée du même coup le nu, la perspective et l'épopée ; il n'a point le temps de s'en rendre compte... Il se hâte, car il va mourir...

Et cependant Angelico rayonne !

— Je ne parle pas des sculpteurs...

" Tâchons d'imaginer cela, ce matin du génie

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