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l'épreuve de FLORENCE IOO5

la détresserez pas. Ce sont les chapelles autour de l'abside, les contreforts accotés uu chevet, les tours. La forme appuie la forme, le geste lie le geste. Tout fait assise, tout fait bloc.

Et l'élan de S* Jean l'Evangéliste vers son Dieu, lorsque ses pieds quittent la terre ! Voyez-le, commandé en haut par l'attraction du groupe divin dans le ciel ; étayé par en bas sur l'attitude des disciples, groupés autour de son caveau béant. A droite, le disciple couché dessine la pente merveil- leuse ; à gauche, celui qui se prosterne dirige l'as- cension du saint et le rattache au sol terrestre. Aussi, comme il s'élève sûrement ! Giotto cons- truit, même dans l'envolée.

Voilà les monuments du nouveau siècle, les monuments de son amour. Il ne faudra pas s'éton- ner de trouver désormais aux murs tant de pein- tures étagées, en tas, comme du sous-sol au grenier — et s'accordant si rarement à la forme de la chapelle et contribuant si mal à exalter la courbe du vaisseau. Chacune est un édifice dans l'édifice, indépendant et insoucieux du premier, ramassé sur sa beauté propre. Le peuple d'artisans qui se soumettait à l'ensemble, ouvrageant qui le chapi- teau, qui le vitrail, cède le pas à l'individu, à l'artiste, qui veut presser un tout entre ses mains.

Souvent hors du champ de notre regard, dans l'ombre de la voûte, au plus haut de l'échafaudage.

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