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��REVUES

��Au Mercure de France du i6 décembre paraît le chant cinquième des Géorgiques Chrétiennes de Francis Jammes.

Le même numéro contient une étude de M. Gabriel de Lautrec sur Robert-Louis Stevenson, à propos de l'édition défini- tive de la Correspondance que vient de publier Sir Sidney Colvin, avec cent cinquante lettres nouvelles, chez Methuen.

" Il y a toujours eu en lui quelque chose d'un peu fou — écrit M. G. de Lautrec — si c'est être fou que de regarder la vie comme le jeu le plus amusant et le plus absorbant. Les réalités ne suffisent point à cette âme éprise d'étrange. Avec une maîtrise merveilleuse, il évoque les fantômes, effrayants parfois, et cependant agréables. Suivant l'expression de Beddoes, " Stevenson était fatigué de n'être qu'humain ". — Ce qui l'intéresse dans la vie, c'est l'illusion des trésors cachés, c'est l'existence aventureuse, avec ses confusions et ses malheurs fantastiques, et la touche de folie qui s'y trouve quelquefois. "

Et plus loin :

" 11 possédait, nous dit M, Andrew Lang, " le pouvoir d'ex- citer l'admiration et l'affection passionnée ". Son caractère était d'une extrême beauté. Il n'avait pas les faiblesses même très naturelles chez un homme supérieur. Aucune ambition mala- dive, aucune estime exagérée de soi-même, et surtout aucune jalousie des autres. Cette absence de jalousie est, d'ailleurs, la meilleure marque d'un grand talent. Il avait, dans son naturel, toutes les qualités de l'homme et toutes celles de l'enfant, sans

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