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DANIEL DE FOE 175

que si c'eût été avec le sang de ton cœur, ton sublime et vengeur Hymn to the pillory...

L'encre avait séché à •peine à ta plume ; à peine avais-tu — par quelle main complaisante ? — fait parvenir ton appel de douleur à ceux qui devaient le faire imprimer au dehors que constable, exempts, policemen venaient te chercher pour l'exposition à l'échafaud.

Il en est, de Foë, qui se fussent regimbes, qui eussent étouffé un cri, qui fussent, à la vue de ces hommes, devenus pâles comme la mort. Toi, non pas. Tranquillement tu te laissas coiffer du bonnet noir des condamnés, tu te laissas revêtir de la tenue inique, tu acceptas de monter dans la charrette qui allait te mener vers le pilori.

Le pilori ne te faisait pas baisser les yeux, ne répandait pas la crainte dans ton être. Du plus loin que tu l'aperçus, ce tut avec une sorte de défi que tu en saluas l'appareil, que tu en gravis les degrés. " Saîut ! hiéroglyphe de honte^ symbole d^ ignominie et de vengeance y salut ! " N'avais-tu pas dit cela dans ton Hymn ? Et n'avais-tu pas écrit encore, avec une audace fière et tranquille : ^^ Moi, pilori, f aurais peur de toi ! Prynn, Baxton, Bastwick, ces hommes purs et nobles n ont-ils pas été au pilori comme moi ? Le savant Selden lui-même, à travers les vitraux de son cabinet, sanctuaire de la Science, ne Va-t-ilpas aperçu ? Il était r homme de son siècle, et, si jamais il se fût assis près du pilier infâme^ quel homme de cœur eût refusé

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