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LES REVUES Ï097

l'artisan ; elles sont indispensables à la sûreté des gestes, — j'allais dire du tour de main.

L'amour du métier se décèle chez Naudin par maint autre détail : par la façon, par exemple, dont il enveloppe ses épreuves, dans un vieux maroquin qu'il a remis à neuf, comme un petit relieur ; par la façon encore dont il écrit la moindre ligne, de cette belle écriture française que personne encore ne s'est avisé de louer, et dont il faudra bien reconnaître l'élégance et toutes les qualités de joli travail lorsqu'elle sortira, bientôt, de chez le fondeur et fournira pour nos livres de si agréables caractères t)'pographiques.

Il n'y a rien de plus, sur sa table, que la plaque de cuivre, les pointes et les burins et, en travers de la fenêtre, un morceau de calicot qui fait office de verre dépoli. Naudin a construit lui-même, dans un morceau de carton, le fourneau où un bout de chandelle chauffera la plaque avant de l'encrer. Derrière lui, la presse. Entre deux clous est tendue une ficelle où, lorsqu'une épreuve sera tirée, elle séchera — selon la recommandation d'Abraham Bosse — attachée à une corne par une épingle de blanchisseuse.

Ce matériel modeste suffit. Naudin l'affectionne comme on affectionne l'outil qu'on a façonné à sa main. Il en choisit les pièces avec minutie. La découverte de tel vieux coffret, de telle main de papier, de tel bâton d'encre de Chine, suscite en lui une joie où l'on reconnaît l'amour de tout véritable artisan pour les belles et solides matières. "

��Il existe un périodique intitulé Romans-Revue, qui paraît à Sin-

le-Noble (Nord). Dans son N" du 15 avril, à la rubrique Consulta- tions et Petit Courrier, Romans-Revue a publié cette plaisante lettre de l'un de ses lecteurs :

" Je viens vous signaler une confusion regrettable dont mon £ s a été victime récemment. Je pense que le cas peut vous

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