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JULIETTE LA JOLIE lOII

eût été heureux qu'elle l'embrassât, lui aussi, mais elle n'y pensa sans doute point.

— Je t'ai vue descendre de la messe, dit-elle à Lucienne. Je savais que tu devais arriver ici pour huit jours, et je pensais que tu serais venue me dire bon- jour,

— C'était mon intention, répondit Lucienne, d'aller te voir en sortant d'ici. Mais puisque te voilà...

— Mais, puisque te voilà, Juliette, dit M*"* Frébault — et ses traits se crispaient et jouaient si bizarrement que le pauvre Louis eût souhaité d'être à cent lieues de cette maison, — je te prierai de te tenir tranquille désor- mais, et de ne pas aller trouver Louis à son bureau pour le déranger de ses occupations.

Juliette était une jolie fille à qui les hommes ne faisaient pas peur : mais une mère de famille comme M'"* Frébault, qui approchait de la cinquantaine, lui en imposait. Interloquée elle ne sut d'abord que répondre. De la voir, le pauvre Louis eut les larmes aux yeux. Lucienne, toute confuse, fit mine de se retirer en regar- dant tour à tour le Louis et Juliette. Peut-être se souve- nait-elle des jeudis derrière la haie ? Mais non. Elle était devenue trop sage.

— Oui I oui ! continuait M™* Frébault. Ne fais pas l'ignorante. Tu sais bien ce que je veux dire. Et je parie que c'est toi qui lui avais donné rendez-vous pour la retraite aux flambeaux ? Tiens, veux-tu que je te dise : tu n'es qu'une dévergondée. Et, si tu étais ma fille, tu entendrais parler de moi !

Le pauvre Louis souffrait, souflB'ait !... Qu'est-ce que Juliette allait penser ? Qu'il avait tout raconté ? Elle lui

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