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PROLOGUE 771

quand il meurt, il voit cet Ange qui le gardait.

Le temps viendra bientôt qu'une autre porte se dissolve,

Quand celui qui a plu à peu de gens en cette vie s'endort, ayant fini de travailler, entre les bras de l'Oiseau éternel :

Quand déjà au travers des murs diaphanes de tous côtés apparaît le sombre Paradis,

Et que les encensoirs de la nuit se mêlent à l'odeur de la mèche infecte qui s'éteint.

VIOLAINE. — Pierre de Craon, je sais que vous n'attendez pas de moi des " Pauvre homme! " et de faux soupirs, et des " Pauvre Pierre ".

Car à celui qui souffre, les consolations d'un consolateur joyeux ne sont pas de grand prix, et son mal n'est pas pour nous ce qu'il est pour lui.

Souffrez avec Notre-Seigneur.

Mais sachez que votre action mauvaise est effacée,

En tant qu'il est de moi, et que je suis en paix avec vous.

Et que je ne vous méprise et abhorre point parce que vous êtes atteint et malade.

Mais je vous traiterai comme un homme sain et Pierre de Craon, notre vieil ami, que je révère, aime et crains.

Je vous le dis. C'est vrai.

PIERRE DE CRAON. — Merci, Violaine.

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