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CONSEILS A MON FILS 717

divin qui en vaut un autre auquel uu roi, un empereur ou un pape puisse prétendre. Elle demande et, en général, elle obtient une obéissance passive illimitée. Et pourquoi la refuserait-on ? Ses prétentions ne vont pas plus loin que d'établir solidement, et d'une manière incontestable, sa prééminence en beauté, en esprit, en bon ton ; peu de souverains, soit dit en passant, sont plus raisonnables. Les droits du beau Monsieur sont les mêmes, mutatis mutandis ; et quoiqu'à vrai dire, il ne soit pas toujours de jure un grand esprit, cependant, comme il est, de facto, l'esprit de cette compagnie, il a des titres en règle pour recevoir foi et hommage de votre part. Or chacun s'attend à tout ce que son droit comporte, s'il n'exige quel- que chose de plus. La prudence vous prescrit donc défaire votre cour à ces deux souverains réunis; et il n'y a point, que je sache, de devoir qui le défende. La rébellion, sur ce point, est extrêmement dange- reuse et infailliblement punie par le bannissement et par la confiscation immédiate de tout votre esprit, de votre politesse, de votre goût et de vos manières. Par contre, si vous vous soumettez de bonne grâce, avec le secours d'un peu de flatterie, vous êtes sûr de vous procurer une forte recom- mandation et un passeport des plus efficaces, dans tous les états de ces deux souverains et probable- ment aussi dans les royaumes voisins. Avec une dose modique de sagacité, et avant que vous ayez

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