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636 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

rétroitesse d'esprit et la timidité : mais si c'est Stanley qui a voulu nous donner de lui-même cette image convenable et convenue, il achève de détacher de lui notre curiosité et notre sympathie. J. S.

��REVUES

��Dans la Revue Hebdomadaire, du 30 septembre, un bel article, juste et mesuré, de M. Emile Guillaumin sur Charles- Louis Philippe. C'est une étude lucide et fervente, pensée par un ami dont l'admiration est mêlée de souvenirs et de tristesse :

"On a dit de Charles- Louis Philippe qu'il était le premier écrivain émanant du peuple, vivant dans le peuple, écrivant pour le peuple. Oui, certes, ainsi qu'il se l'était promis aux mauvais jours de sa vingtième année, en dépit de ses amitiés littéraires assez nombreuses, — malgré que certains salons lui fussent accueillants, celui de M""* de Noailles par exemple, — Philippe demeura jusqu'au bout, et dans toute la force du terme, un homme de sa classe. Il aima le peuple dont il faisait partie; ses personnages furent presque tous des gens du peuple. Cependant il me semble un peu osé de dire qu'il écrivait pour le peuple. Il était à la fois un très pur artiste, un poète ému et frémissant, un poète très grand. Et M. André Gide a pu écrire avec raison :

"On pouvait examiner Philippe en tous sens; à chacun des amis, des lecteurs, il paraissait très un ; mais aucun ne le voyait LE MÊME. Et les diverses louanges qu'on lui adresse peuvent bien être également justes, mais chacune prise à part ne suffit pas. Il porte en lui de quoi désorienter et surprendre, c'est-à-dire de quoi durer."

" Voilà, je crois, la note juste. Car, d'une façon générale, la beauté supérieure qui rayonne de l'œuvre du jeune écrivain n'est guère accessible au grand public.

" Dans un livre comme Bubu, par exemple, nombre de

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