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CONSEILS A MON FILS 569

monde, plus nécessaire encore que celle des livres. En vérité ces deux connaissances s'assistent l'une l'autre et l'on ne peut posséder l'une en perfection si l'on est privé de l'autre. C'est dans le monde que l'on acquiert la science du monde et non dans un cabinet. Les livres seuls ne vous l'enseigneront jamais, mais il suggéreront à votre observation nombre de traits qui pourraient autrement vous échapper. Vos propres observations sur les hommes, comparées à celles que vous trouverez dans les livres, vous aideront à fixer les limites du vrai. {Lettre LXXX - 4 octobre 1 746).

Presque tous les hommes sont nés avec toutes les passions à un certain degré ; mais il n'y en a peut-être point qui n'en ait une qui prévaille, à laquelle les autres ne soient soumises. Recherchez sur chacun cette passion gouvernante, surprenez- la dans les replis de son cœur, et observez les divers effets de la même passion sur diverses per- sonnes. Et quand vous aurez trouvé la passion dominante d'un homme, souvenez-vous de ne vous fier à lui là oix cette passion est intéressée. Agissez sur lui par là, si vous voulez ; mais soyez sur vos gardes vous-même de ce côté, quelques protestations qu'il vous puisse faire.

{Lettre LXXX, déjà citée).

Nombre de jeunes gens se livrent à des plaisirs qu'ils ne goûtent point, et ils ne les recherchent

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