Page:NRF 6.djvu/571

Cette page n’a pas encore été corrigée

CONSEILS A MON FILS ^6§

ami, et en ami indulgent. Ne craignez point que mon intention soit de critiquer vos plaisirs ; au contraire, je veux en être seulement le guide, non le censeur. Permettez que mon expérience supplée à ce qui manque à la vôtre, et que dans le progrès de votre jeunesse, elle écarte de votre chemin les épines et les ronces qui m'ont déchiré et défiguré au cours de la mienne. Aussi je ne vous donne pas même à entendre jusqu'à quel point vous dépendez de moi ; que vous n'avez et ne pouvez avoir un seul shelling que de moi, et que, n'ayant point pour votre personne de faiblesse efféminée, c'est votre mérite qui doit être et qui sera toujours l'unique mesure de mon affection. Je dis donc que je ne vous rappellerai rien de cela, parce que je suis convaincu que vous agirez comme il faut, d'après les principes les plus nobles et les plus généreux ; j'entends par l'amour de bien faire par affection et par gratitude pour moi.

{Lettre 80-4 octobre 1746).

Toutes les fois que vous voudrez persuader ou prévaloir, adressez-vous aux passions, c'est par elles qu'on prend les hommes. César, à la bataille de Pharsale, ordonna à ses soldats de viser les soldats de Pompée au visage. Je vous engage, moi, à viser aux passions et vous triompherez de même. Si jamais vous pouviez mettre de votre côté l'orgueil, l'amour, la piété, l'ambition, en un mot

�� �