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LORD CHESTERFIELD 555

House et prescrivait que si l'un de ses descendants essayait jamais de s'en défaire, aussitôt et par le fait même la propriété en serait dévolue à l'héritier le plus proche. Il ajoute que si la fantaisie de faire courir des chevaux, de jouer ou de parier prenait l'un d'eux, il autorise le doyen et le chapitre de Westminster à exiger de fortes amendes proportionnées au nombre des récidives et jusqu'à concur- rence possible de la totalité du patrimoine, bien certain que le chapitre veillera à se faire payer. Il envoya cinq cents livres sterling à M^'* du Bouchet, la pauvre institu- trice qu'il avait jadis séduite " comme compensation du tort qu'il avait fait àcette personne". M"* du Bouchet eut la noblesse de renvoyer la somme, et cela dut être de quelque consolation au vieillard.

Enfin, un jour, comme son ami Dayrolles entrait dans ce joli boudoir où ils aimaient à converser devant le beau portrait de M"* du Bouchet, souvenir de leur jeunesse brillante, comme il venait de dire : " Donnez un fauteuil à Dayrolles, " la mort survint qui tordit son dernier sourire et raidit la main qu'il tendait à son vieil ami. Le hasard veillait à ce que Lord Chesterfield mourût comme il avait pris tant de plaisir à vivre, dans un salon, en bonne compagnie, et siu" un mot d'obligeante politesse.

A sa mort, comme c'est l'usage, Lady Chesterfield, dont on savait seulement qu'elle existait, et qui pourtant avait été belle avec de beaux cheveux noirs et des yeux pleins d'ardeur, reprit ses droits d'épouse et se vengea de l'abandon où il l'avait laissée de la manière la plus noble. Elle chargea le Docteur Matey, qui les avait beaucoup approchés dans les derniers temps, d'écrire la vie de Lord Chesterfield. Ce fut xme œuvre honnête et copieuse où

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