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540 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

que la " mens sana " : l'un ne vaut guère sans l'autre. Pour ce qui est de l'anatomie, je n'ai point d'occasion de l'apprendre, quoiqu'un pauvre diable vienne d'être pendu : le chirurgien qui se charge de ces opérations ne veut pas professer cette année, craignant l'absence des élèves... Il me semble que nos affaires vont très mal, mais comme je n'y puis rien, je ne me mêle pas de politique. Je prends quelquefois le passe-temps d'aller au café et d'y regarder les batailles rangées entre héros des divers partis. Il n'y a guère, de chaque côté, que quelques tasses de thé qui soient défaites. "

Cette lettre d'un adolescent est curieuse en ce qu'elle montre, une fois de plus, que l'homme se change moins qu'il ne se développe : cette soif de savoir, cette 'pondéra- tion, cette conscience et pour ainsi dire ce scepticisme qu'on y remarque se retrouveront dans toute sa vie.

Ainsi qu'il était d'usage pour les jeunes gens de bonne maison, au sortir du collège, en 17 14, il voyagea. Il visita les Flandres et la Hollande. Il y était depuis peu lorsque la reine Anne mourut. Cette mort qui surprit les tories dans leurs essais de restauration jacobite avant qu'ils aient pu se concerter et qui amena la chute de Bolingbroke, l'homme que Philippe Stanhope admirait le plus, amena au pouvoir avec la maison de Hanovre, comme secrétaire d'Etat, lord Stanhope. Le notveau ministre obtint pour son petit-neveu le poste de gentilhomme de la chambre du Prince de Galles.

Philippe revint en Angleterre et, impatient de se mêler aux affaires, il se fît envoyer à la Chambre des Communes par un bourg de Cornouailles, Saint-Germain. C'était le temps où le nouveau ministre whig, afin de rendre plus

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