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LORD CHESTERFIELD 537

Angleterre secrétaire d'Etat sous Georges P. Sa politique consista à faire respecter les traités d'Utrecht où Angleterre avait tant à gagner, puisqu'elle s'y était réservé l'empire des mers. Ce fut Lord Stanhope qui conclut avec le cardinal Dubois l'alliance française qui devait durer jus- qu'en 1792, et qui, en évitant à la nouvelle dynastie toute inquiétude au sujet du Hanovre auquel elle avait la faiblesse de rester attachée, lui permettait de lutter à l'intérieur contre les tentatives jacobites.

Ce fut chez la marquise d'Halifax que le jeune Philippe rencontra la société élégante et éclairée qu'il devait ad- mirer, imiter et puis diriger à son tour. Ce fut sous le patronage de Lord Stanhope qu'il fit ses débuts en politique.

Il semble que le sort qui l'avait comblé de tous ses dons, qui lui avait donné les agréments du corps et de l'esprit et l'ambition d'être le premier dans tout ce qu'il entre- prenait ait veillé, par l'infortune dont il l'accabla dans son jeune âge, à donner à ses aspirations plus de vivacité. Il perdit sa mère alors qu'il était fort jeune, et son père était un homme d'humeur sauvage et bourrue qui n'aimait que la solitude où il pouvait cacher son égoïsme et son incapacité. On peut croire que Lord Chesterfield ne fut un père aussi tendre et aussi soigneux que pour avoir éprouvé lui-même la détresse d'un fils que son père n'a jamais aimé.

Il finit par le lui rendre. En 1726, il avait trente ans, la dernière maladie de son père l'appela au château de Bretby, dans le Derbyshire, que le vieux comte n'avait guère quitté. " Vous ne pouvez rien imaginer, " écrit Philippe Stanhope à la belle Mrs Howard, "vous ne pouvez rien imaginer de plus odieux que ce donjon qui,

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