Page:NRF 6.djvu/540

Cette page n’a pas encore été corrigée

534 ^^ NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

UN HOMME

à mon ami Ed. S.

Quand J'évoque, mon cher ami, votre bienfaisant souvenir. Je vous revois dans la maison claire parmi les vôtres, votre

\_compagne Nette et active telle r aiguille que ses doigts font reluire et fuir Et vos beaux enfants au regard de lin, qui vous ressemblent.

Cest ainsi que je vous revois : V aspect rustique, grand. Les épaules massives qui semblent devoir porter V armure. Le dos légèrement voûté, la tête tendue en avant Dans V attitude opiniâtre de la pensée et de V étude.

Votre visage ou grimpe un chaume roux et rugueux, La bouche épanouie y met une moue un peu puérile, Aîais ce qu'on voit surtout, ce sont vos yeux honnêtes, limpides

\_et bleus. Qu'illumine le rayonnement calme d'un esprit lucide.

Modeste et patient comme les grands artistes d'autrefois. Accomplissant la tâche quotidienne, pieusement, ainsi qu'un rite. Vous n'avez point, comme eux, pour vous porter, les folles

\_ailes de la foi Et préférez vivre, sans bruit, votre poïme que le dire.

�� �