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HAUTES ET BASSES CLASSES EN ITALIE 839

Landor habitait alors Bath. Il avait soixante-deux ans {il vécut encore trente ans\ et avait passé vingt ans en Italie. Son œuvre capitale^ " Les Conversations imaginaires " était pratiquement achevée. Il est vraisemblable que " Hautes et Basses classes "fut écrit en partie à Florence avant 1835, et en partie en Angleterre après cette date. On se demande pourquoi Landor^ qui^ dès quil avait écrit dix pages courait chez r imprimeur, ne fit pas publier en volume un ouvrage qui lui faisait tant honneur. On aurait tort de croire qu^il le iugeait inférieur à rensemble de son œuvre, ou d^un humour trop libre : une phrase de sa correspondance avec Leigh Hunt anéantit cette hypothèse.

Quoi quil en soit, on peut regarder ** Hautes et Basses classes en Italie " comme un chef-d'œuvre. Landor y est tout entier, comme dans ses " Conversations imaginaires ", et il y est plus familier, plus copieusement fantaisiste, et non moins grand artiste. Comme ailleurs, ses chères opinions, qui ne sont que les préjugés de sa race, de sa caste et de son temps : chauvinisme, méconnaissance du catholicisme, anticléricalisme, haine des " tyrans " et mépris du peuple, tiennent ici, avec ses manies d^érudit, trop de place. Mais on y sent aussi l^ esprit nourri des lettres antiques, et P expérience clairvoyante de rhomme de soixante ans donnée comme matière-première à Vun des plus beaux génies d^ écrivain que P Angleterre a produits.

Ce fragment de " Hautes et Basses classes en Italie " forme un récit complet. Il représente la dixième partie de r ouvrage entier. Je me suis basé, pour le texte, sur une copie exacte des numéros du *' Monthly Repository^^ que je dois à ^obligeance de M. Stephen IVheeler, le savant landorien. Je lui en exprime ici ma vive gratitude.

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