Page:NRF 5.djvu/842

Cette page n’a pas encore été corrigée

836 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

partout à la fois. Il omet de compenser par un rentrant la saillie du côté opposé ; le bras que dans le Bain Turc cette femme arrondit au-dessus de sa tête ne tire pas sa poitrine ni son ventre, ne les oblige pas à s'effacer et la tête renversée d'An- gélique qui fait se gonfler son cou, cependant laisse sa gorge emmenée par le geste contraire de ses longs bras captifs. C'est que le trait veut enve- lopper toute la diverse effusion du corps, il accom- pagne de toutes parts la chair heureuse qui se répand, et pour la définir à la fois partout, il s'abandonne à une belle et sage contradiction. — Nous comprenons maintenant la raison de cette couleur exacte qui d'abord nous gênait. Elle est si unie, si achevée, qu'elle efface d'abord, puis, à un regard plus attentif, accuse l'écartement des lignes. Elle conduit de l'un à l'autre bord de la forme ; avec son modelé parfait et sans surprise elle rejoint doucement les extrémités trop distantes et montre en silence l'étendue de leur séparation ; elle mène les yeux sans les arrêter à tous les éloignements ; elle est à la place du mouvement apaisé et garde de lui je ne sais quelle faculté de liaison.

D'ailleurs les différentes parties du trait n'ont aucun besoin d'être rendues compatibles ; le trait ne les recueille pas tour à tour et ne se compose pas de leur addition. A dire le vrai il n'a pas de parties ; bien qu'il cède à la fois à des expansions

�� �