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CHATEAUBRIAND ET l'aCADÉMIE EN 181I 807

projettent que la passagère illusion. Le beau cavalier, l'ami de M"*^ de Vintimille, est le 3 Mai 1842 infirme mais encore pétulant : " il dansait sur son petit fauteuil. " Seulement il ne remuait son bras droit paralysé qu'avec l'aide de sa main gauche. Leur conversation est celle d'hommes du monde qui ne diraient pas un seul mot vain ou banal. Plus tard la paralysie gagnera les jambes, mais non la volonté, et Vigny nous le peint se faisant porter à l'Académie pour soutenir l'élec- tion d'Ampère, de bonne heure, avant qu'arrivent les autres académiciens: " une sorte de coquetterie de vieillard lui fait craindre surtout d'être surpris en flagrant délit d'infirmité. "

11 y aurait eu pourtant pour nous un intérêt de malice contentée à connaître dans le détail les visites de Chateaubriand parce qu'au moment même où il les faisait, il se trouvait en posture assez délicate devant l'Académie. Napoléon avait décidé que pour l'anniversaire décennal du Dix- huit Brumaire il décernerait, lui-même, des grands prix académiques spéciaux, sur le rapport des diverses classes de l'Institut. Or le rapport de la section où Chateaubriand se présentait avait omis de proposer au choix impérial le Génie du Christianisme^ ouvrage défini exactement par l'énoncé du prix, et qui avait la plus grande faveur publique. Napoléon s'en étonna, demanda des explications ; alors, il était en grand désir de

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