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760 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

démêler. Ils se sont servis d'une complication pour éclaircir l'autre. Ils ont si bien combiné les traits multiples et contraires de chaque figure qu'ils ont formé un individu qui s'est levé, qui s'est mis à vivre avec une âme unique, laissant voir, comme un rayonnement émané de lui-même, ses relations cachées et déUcates avec tous les autres.

Qu'importent d'une oeuvre si noblement réussie les quelques défauts qu'on ne voit pas ? Le quatrième acte est peut-être un peu trop un simple tableau ; le caractère de Katherina est un peu abandonné au cinquième acte... Mais ce sont là des détails qui ne comptent pas. Les deux auteurs ont fait preuve dans cette adaptation d'une telle science du théâtre qu'il faut atten- dre, non plus peut-être de leur collaboration, mais de leurs efforts distincts, des œuvres personnelles de la plus haute valeur.

J.R.

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L'ESPRIT DE LA NOUVELLE SORBONNE, par Aga- thon (Mercure de France.)

Quand même on ne partagerait point, au sujet de notre en- seignement supérieur des lettres, toutes les inquiétudes qu'ex- prime le livre d'Agathon, il faudrait encore remercier l'auteur d'avoir traité ce déUcat problème avec une large information, une juste appréciation des nuances, et sans cette violence de parti pris qu'y apporte l'Action Française. On lui reproche sa sévérité pessimiste ; mais par contre l'article de M. Thibau- det, que ce numéro même offre à nos lecteurs, semble bien être optimiste à l'excès. Ses raisons fort judicieuses ne conviennent parfaitement qu'au seul cas des étudiants les mieux doués, les mieux entourés, les mieux préparés. Ceux-ci se réjouissent en effet de recevoir à la Sorbonne l'initiation scientifique qu'elle a le devoir de leur donner, et que leurs aînés, pourtant, lui réclamaient en vain; ils ont d'autre part assez d'initiative et de force pour chercher, en dehors de la Sorbonne, le complément de leur culture, l'inspiration vivante sans laquelle toute méthode

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