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PETITS DIALOGUES GRASSOIS 747

core r... Ah vous pouvez dire que vous en avez excité des des curiosité !...

Mademoiselle Gavoty, car ce rCest autre que la propre fille du maire qui y pleine d^ audace y entre ainsi chez F ennemi de son père. Elle ne semble vraiment pas avoir besoin du tout des derniers sacrements. Sa mise est grotesque^ parce que cita- dine sur un corps de paysanne, mais fastueuse. Elle porte un immense chapeau et, se croyant jolie dessous, fait des mines de coquetterie. Visiblement, elle pense impressionner le prêtre et ses visiteurs. Elle parle avec des contorsions ridicules et un accent!... — Eh ! bonjour, monsieur le curé !... Monsieur ! Ma- dame ! {Trois révérences). Ce n'est que moi, en passant.

L'AbbÉ Pastorelli. — Charmante surprise, ma belle enfant ! Vous accepterez bien un verre de gentiane ?...

Mademoiselle Gavoty. — Ce ne serait pas de refus, mais je ne prends jamais rien entre mes repas.

L'Abbé Pastorelli. — Alors, mademoiselle, puis-je savoir ce qui me vaut l'honneur de votre visite ? J'en suis d'autant plus touché que vous relevez, si je ne me trompe, et très récemment, d'une grave maladie.

Mademoiselle Gavoty, ricanement niais. — Mala- die !... eh !... maladie !... vous riez, monsieur le curé... Non, je ne relève pas... Je viens de la part de mon père... vous dire... vous dire que le Conseil... le Conseil municipal... il s'est réuni tout à l'heure... et il a décidé... à l'unanimité... de vous interdire les processions... Alors, vous comprenez, pour que vous ne soyez pas surpris et ne risquiez pas de contravention au cas où vous auriez eu l'idée d'en faire une, de procession, il vous avertit... offi... officieusement...

L'AbbÉ Pastorelli, avec une lenteur et une courtoisie

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