Page:NRF 5.djvu/725

Cette page n’a pas encore été corrigée

PETITS DIALOGUES GRASSOIS JK)

Il a l'eau chaude qui lui vient directement dans les robi- nets, et toutes sortes de perfectionnements " à l'instar. " Seulement, rien de tout cela ne remplace la longue prati- que et l'amour de son métier. Une peau, c'est une peau, et la peau d'un brun ne doit pas être grattée avec le même acier que celle d'un blond. On m'a souvent conseillé de mettre sur ma vitre en lettres d'or : " English Spoken ". Il paraît que ça fait bien, povu" la clientèle. " Du bluff! que je leur y ai répondu. Si je fends le menton du mon- sieur qui est dans mon fauteuil, qu'est-ce que ça peut lui faire, que je parle anglais aussi bien que la reine Victoria ?" Tenez, rien que pour la mousse, on n'a pas idée de ce qu'il faut faire attention. Trop liquide, elle glisse sur la barbe, trop onctueuse, elle n'a plus d'action. Et si on la laisse seulement sécher quelques secondes, elle ne fait que rendre le poil plus résistant. Il faut la bien poser et ne pas craindre d'employer l'huile de bras. Le temps ! tout est là. Donnez-moi trois heures de mousse sur une joue, et je vous y fais sauter la barbe avec les ongles.

// savonne toujours.

Maurice. — Je me sens ramollir en effet, comme une nèfle.

Monsieur Foucart, tout à ses aphorismes. — Tenez, monsieur, c'est comme leur gihbs^ leur colgate et tous leurs bâtons du diable. Ce sont des inventions de paresseux, d'Américains... En voyage, je ne dis pas. Mais romment voulez-vous que ces savons, artificiellement préservés du séchage, puissent remplacer la main de l'homme, voyons, la main qui revient, qui insiste, qui estompe?... Enfin, c'est une espèce de blasphème, ça. C'est comme si vous

�� �