Page:NRF 5.djvu/717

Cette page n’a pas encore été corrigée

PETITS DIALOGUES GRASSOIS 7^^

Monsieur de Chatel, soudain hors de lui et carrément injuste. — Quant à vous, madame Cresp-Pois-Rouge, entendez-vous ?. . . vous me ferez le plaisir de ne plus jamais paraître devant moi.

Madame Cresp-Pois-Rouge, essuyant sur son œil le jaune dœuf. — Mais qu'est-ce que j'y peux, à tout ça ?

Monsieur de Chatel. — Vous me portez malheur. Filez, madame Cresp-Pois-Rouge au nom absurde, voici trois francs pour votre oeil, mais filez, que je ne vous revoie de ma vie !

Madame Cresp-Pois-Rouge^ consciente du mauvais sort sur elle jeté et qu'elle communique si facilement aux autres^ s'éloigne avec tristesse. Natatoire rejoint promp- tement une cuisine où. tous les dangers menacent un lièvre en pleine effervescence parmi ses aromates et ses sauces. Débarrassée de ces protagonistes^ Faction aura peut-être des chances de s'éclaircir.

Madame Fouque. — Monsieur de Chatel, vous me faites peine. Je vais retourner à la maison et je vous rapporte du pain, pas de Paris naturellement, mais une bonne miche du pays.

Monsieur de Chatel. — Oh ! oui, madame Fouque, ne fût-ce qu'un croûton ! Je vous revends votre terrine et vos six grives de buissons pour un croûton de pain grassois.

Madame Fouque. — Eh ! non, le pain sera en plus. Je vous laisse les grives et le pâté.

Monsieur de Chatel. — Merci, madame Fouque, vous êtes une incarnation de la Providence.

Madame Fouque. — Vous êtes trop galant, monsieur

�� �