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686 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Je ne puis pas te raconter toutes les histoires, c'est très compliqué. Il faudrait que je te montre mon dossier. Des choses comme ceci : Marie tenant la main de sa mère qui ne sait pas écrire pour me faire écrire des lettres disant qu'elle était malade et ne pouvait pas m'écrire. Il y a même une lettre oii il y a : i° le mot de la mère, 2° un mot de Marie : " Cher bien aimé, je suis au lit... une soif ardente me consume... je t'aime, je t'aime..." Cela avait pour but d'abord de gagner du temps et vers la fin de m'afïbler. Joins à cela, pour la femme qui commettait ces actions, une grande générosité du cœur, un extraordinaire mépris de l'argent, des yeux merveilleux d'innocence et de cœur. J'en tire cette conclusion, qui est aussi celle de mon ami, que j'ai eu affaire à une hystérique sans continuité morale. Et les intrigues, les cocu- fications qu'elle lui a fait subir ! Il m'a montré des lettres étonnantes.

Je quitte cette histoire pour te parler de " la Planète " que j'ai lue et relue et que tous ceux que je connais ont trouvé très bien. C'est étonnant : Tu sais faire le vers plein, solide, et tu sais faire la strophe. Comme métier, comme langue, c'est très beau. Pour le reste, tu sais que je l'aime de tout mon cœur, tes beaux départs, tes voluptés, tes extases, ce qui est toi, mon cher ami Henri dont le cœur m'est si cher. Et ce que je te disais du vers et de la strophe s'applique au poème entier qui est

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