Page:NRF 5.djvu/669

Cette page n’a pas encore été corrigée

LES DEUX MERS 663

��* *

��O mère de sagesse, o mer de volupté, O nourrice des formes belles

Et des idées

Mélodieuses par lesquelles

U âme du monde est réjouie et fécondée.

Comment fus-je assez fou jamais pour te quitter.

Apres les jours de pure joie

Et de délicieuse crainte

Où rien quen écartant tes voiles d^hyacinthe

Tu nias enseigné V infinie

Et souveraine et vivante harmonie

Des rythmes étemels que tu portes en toi !

Comment fus-je assez fou ?... Pardonne-moi...

Pardonne-moi ! Je nai point cessé d'être à toi

Et si j'ai pu sourire tout à l'heure

Aux baisers de lumière et aux regards de fleur

D'une autre... c'est que tout à coup a ressurgi.

Du champ de roses de la plage.

Devant mes yeux à travers elle ton visage.

Et que malgré les ans, malgré la vie.

Ses désastres et ses ravages.

Aussi profonde, aussi ensorcelante vit

En moi ta fraîche et lumineuse nostalgie !

Gabriel Mourey.

�� �