Page:NRF 5.djvu/583

Cette page n’a pas encore été corrigée

l'art de m. HENRY BERNSTEIN 577

prêtes, qui sont une grande force inemployée et disponible. L'amour, la crainte, la colère de chaque homme, de cette foule d'hommes, sont des puis- sances confuses qu'un trait heureux peut précipiter en applaudissements ; et c'est le secret du mélodrame.

Ainsi votre théâtre de force est sans force. Non seulement vous ne régnez pas sur nos sensibilités, mais vous ne savez pas même éveiller nos énergies. Vous a-t-on trahi ? Vous a-t-on mal compris ? Mais non, et vous avez pris soin de vous expliquer vous-même, désavouant rudement, au lendemain d'Après Moi, la perspicacité de certains qui vous prêtaient plus que vous ne pouviez rendre...

��*

��Relisons cependant Samson qui reste la meilleure pièce de M. Bernstein. Appliquons-nous à rassem- bler tout ce qui, dans ce théâtre, à défaut de qualité dramatique, apparaît du moins véridique- ment tracé.

Rien de sincère ne saurait être négligeable ; et peu à peu, alors que les comparses et les rôles de second plan, les Silviane, les James Aloy, toutes les femmes sans exception, s'effacent dans leur insignifiance définitive, un seul type au contraire palpite encore d'une illusion de vérité... 11 s'ex- prime mal, l'auteur le trahit à chaque instant, le

�� �