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NOTES 473

tait. Je crains que l'auteur ne se soit lassé le premier et avant le

lecteur, du ton adopté au début (ton difficilement soutenable

dans une œuvre de longue haleine) et qu'il n'ait volontairement

brusqué le dénouement. On ne blague pas éperdument, même

en prenant à témoin le monde et les philosophes, trois cents

pages durant. Mais je sens là une si riche sève, que je ne puis

pas attendre sans impatience ni curiosité l'œuvre nouvelle où

M. Pierre Jaudon, sans rien perdre de son abondance, aura

su lui faire produire des fruits plus denses et de plus riche

saveur. Sera-t-il romancier, auteur comique, moraUste ou

poète ? H. G.

s

J'AI TROIS ROBES DISTINGUÉES, par André Spire. (Les Cahiers du centre.)

Pour prendre plaisir au cahier que nous donne André Spire, il faut bien comprendre qu'il a voulu publier un document et non écrire un livre. Ce sont, simplement juxtaposés, des mots, des façons de parler d'une vieille servante morvandelle ; au fur et à mesure, ses maîtres s'amusèrent à les noter et il faut bien reconnaître qu'il en est d'extrêmement pittoresques. A côté des mots populaires qu'un Jules Renard met en valeur — ou qu'il invente — ceux-ci paraîtront ternes et dénués de profonde signification. Mais ils nous renseignent sur le langage et, encore plus, sur la psychologie d'une classe de paysans qui, transplantés à la ville, ont combiné à leur ancien parler une espèce de culture nouvelle.

Ne nous abusons pourtant pas : il y a chez les paysans comme chez les bourgeois, des gens doués d'un langage savoureux et d'autres qui en sont privés. C'est un don pure- ment individuel qui fait dire, par exemple, à la vieille servante qui trouve en desservant le compotier presque vide : " Mon- sieur a passé dans les raisins. " J. S.

��ISADORA DUNCAN ET M. PIERRE LALO.

Isadora Duncan n'a pas suscité cette année, un moindre en-

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