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��ISABELLE
��Gérard Lacase, chez qui nous nous retrouvâmes au mois d'Août 189., nous mena Francis Jammes et moi visiter le château de la Quartfourche dont il ne restera bientôt plus que des ruines, et son grand parc délaissé où l'été fastueux s'éployait à l'aventure. Rien plus n'en défendait l'entrée : le fossé à demi comblé, la haie crevée, ni la grille descellée qui céda de travers à notre premier coup d'épaule. Plus d'allées ; sur les pelouses débordées quelques vaches pâturaient librement l'herbe surabondante et folle : d'autres cherchaient le frais au creux des massifs éventrés ; à peine distinguait-on de ci de là, parmi la profusion sauvage, quelque fleur ou quelque feuillage insolite, patient reste des anciennes cultures, presque étouffé déjà par les espèces plus communes. Nous suivions Gérard sans parler, oppressés par la beauté du lieu, de la saison, de l'heure, et parce que nous sentions aussi tout ce que cette exces- sive opulence pouvait cacher d'abandon et de deuil. Nous parvînmes devant le perron du château, dont les premières marches étaient noyées dans l'herbe, celles d'en haut disjointes et brisées ; mais, devant les portes-fenêtres du salon, les volets résistants nous arrêtèrent. C'est par un soupirail de la cour que, nous glissant comme des voleurs, nous entrâmes ; un escalier montait aux cuisines ; aucune porte intérieure n'était close... Nous avancions de pièce
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