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360 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

reçu et que tes vacances se passent agréablement à St. Job auprès de tes arbres et à Bruxelles auprès de ton amie. Je voudrais surtout que cette place que tu espères te vienne vite et que tu puisses vivre libre. Tu n'auras pas cette tristesse des existences stériles que je connais. Un peu d'amour dans ton cœur, cela va te faire beau et grave. Tu regarderas le monde s'agiter, tu t'agite- ras toi-même comme un beau mécanisme d'une belle machine. Je pense bien que tu seras heureux. La constance de tes sentiments montre bien que celle que tu aimes sait te comprendre. Embrasse-la bien fort chaque jour. Profite du présent et espère en l'avenir. Si tu savais combien c'est dur de regarder passer sa jeunesse sans joie, et de se dire qu'un beau matin il sera trop tard pour espérer un peu de bonheur.

Je te quitte, mon Henri, je t'écrirai bientôt. Ecris-moi auparavant. Mais pense que je t'aime de toute mon âme. Il y aura bientôt un an que nous ne nous sommes vus. C'est bien triste.

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21 juillet 1898 Mon ami bien aimé, il y a eu beaucoup de choses pour me retarder : mes ennuis et mes désespoirs, mes sorties du soir qui sont nécessaires

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