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remonteront de leur travail et tu verras qu’elles ont l’air simples et douces et que leur âme ressemble aux belles romances.

XXXV

11 janvier 1898

Mon ami bien aimé, tu as dû t’étonner de ce que je ne t’écrivais pas. Il y a eu beaucoup de motifs : d’abord tous mes chagrins aux environs du jour de l’an où j’étais seul comme un abandonné ; puis j’ai été malade. Cette glande qui m’avait fait souffrir en septembre dernier est revenue, s’est mise à suppurer, m’a fait souffrir, j’ai dû voir un médecin qui m’a fait mettre un emplâtre, et boire de l’iodure de potassium. Oh ! cet iodure de potassium qui me rend idiot ! Je ne peux plus penser, j’ai mal aux reins, je dors, le nez me pisse, les yeux me pleurent, j’ai dans la bouche un goût de cuivre. C’est à crever. Je ne sais pas comment je t’écris.

La visite de X… a été plus terrible encore que tous les iodures du monde. Quelle idée a eue A. de m’envoyer ce crétin ^ Fâche-le sérieusement de ma part. Je ne veux plus revoir cet individu. J’avais l’intention de te raconter des choses drôles de sa naïveté qui est de la niaiserie, de te citer de ses mots délicieux d’imbécile. J’en