Page:NRF 5.djvu/273

Cette page n’a pas encore été corrigée

WILLIAM ERNEST HENLEY 267

clarent ne rien comprendre à la " nouvelle école de Paris ". Et vingt-cinq ans plus tard ils s'aper- çoivent que, pendant qu'ils affirmaient cela, cette " nouvelle école " produisait des œuvres durables, dont une génération nouvelle se nourrit.

Cela n'empêche pas que W.E. Henley, lorsqu'il parle des écrivains qu'il aime, ne dise des choses fort justes parfois, qu'il tire de lui-même, et qui ne sont pas une simple moyenne prise entre des avis contradictoires. A propos de Victor Hugo, il nous parle de la " bosse " que Heine prétendait découvrir chez le grand poète, et tous les lieux communs et les bons mots de la critique hugo- lienne y passent. Mais il sait bien aussi montrer^ avec des mots et des métaphores à lui, le côté rimeur de V. Hugo, le côté " poète du Risorgi- mento " et " lauréat des nouvelles couches ". — " Uart d^être grand-père, dit-il, est à vous dégoûter des enfants. "

Quand il s'agit du caractère des Romantiques, W.E. Henley fait encore oeuvre originale. Il note comment tous ils ont cherché à se créer une légende, à jouer devant la postérité un personnage dont ils n'avaient souvent ni les qualités ni même les défauts. C'est qu'il les connaît fort bien, à travers Champfleury, Maxime Du Camp, les ; Mémoires de Berlioz, les Lettres à l'Etrangère ; à travers eux-mêmes surtout. Et l'on peut dire qu'en somme Henley a ouvert une large et belle

�� �