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26o LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

de ses critiques lui firent une réputation imméritée à'éreinteur redoutable.

Heureusement, W. E. Henley lui-même a pris soin de choisir dans ce qu'il appelle " les détritus amoncelés de quatorze ans de journalisme " assez de " bribes et de lambeaux " pour faire un recueil — Views and ReviewSy tome I, — d'essais très intéressants dont l'ensemble constitue une excel- lente école de critique littéraire. Or, en réalité, ce livre fut préparé avec le plus grand soin, et, ainsi que l'auteur le dit à la fin de sa préface (mai 1890): " le texte réimprimé a été soumis à un tel travail de révision et de reconstitution, qu'une grande partie en est nouvelle, tandis que presque rien ne demeure tel qu'il était. " C'est la somme de son œuvre de journaliste ; c'est sur ce livre qu'il veut qu'onjuge cet œuvre, et non d'après les articles épars dans une douzaine de périodiques de Londres ou d'Edimbourg : T/ie Saturday Review, London, The Athen<£um^ Vanity Fair, The Scots Observer, The Academy, The Magazine of Art, etc..

Il suffit de lire quelques pages prises au hasard dans ce livre, pour se rendre compte que W.E. Henley restera parmi les bons critiques de son temps. Certaines personnes pensent même que sa critique est supérieure à sa poésie, comme on l'a dit pour Matthew Arnold avec plus de raison. Mais c'est l'illusion de ceux qui ne comprennent pas la poésie : à leurs yeux les idées générales, qui

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