veillance une pièce qui est de tout le monde, ou une pièce qui pourrait être de tout le monde… Mais quand il s’agit des auteurs du Circuit, c’est vraiment une autre affaire. M. Feydeau n’est pas seulement le créateur de vingt vaudevilles fameux, l’inventeur et le maître d’un genre. Il est aussi l’auteur du Bourgeon, c’est-à-dire d’une des pièces les plus pénétrantes, les plus originales, les plus délicatement exécutées qu’il nous ait été donné d’applaudir depuis longtemps. M. Francis de Croisset s’est placé dès ses premières œuvres, par l’ingéniosité et la grâce piquante de l’esprit, par la fantaisie et le bonheur du dialogue, par un sens élégant et joli du libertinage, aux tout premiers rangs de la jeune génération dramatique. Il s’agit donc d’écrivains qui ont compté, comptent, ou compteront parmi les maîtres du théâtre, et qui n’ont sans doute encore, ni l’un ni l’autre, malgré tant d’éclatants succès, rempli la mesure entière de leur talent. À des hommes de cet ordre, toute la vérité est due. "
Parce qu’ils ont écrit une pièce dégoûtante, voici donc MM. Georges Feydeau et Francis de Croisset classés « parmi les maîtres du théâtre » ! Et, ce qui est plus déconcertant encore, après avoir en somme dit son fait au Circuit, voici que M. Léon Blum glisse dans sa conclusion cette petite phrase : " Notez bien que si les applaudissements qui ont salué la générale se prolongent