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764 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

d'être un si affreux coupable. J'ai commis des "boulettes", — j'en ai commis beaucoup. J'ai mené une existence moyenne d'homme — ni trop bonne, ni trop mauvaise, une vie comme ci comme ça et rien de plus. Je ne perds pas beau- coup de temps à me demander si je n'aurais pas dû être meilleur ou si je n'aurais pas pu être pire.

L'Esprit Scientifique.

Je considère comme la pestilence des universités et des collèges le fait qu'ils maintiennent les hom- mes à l'écart de la vie, qu'ils l'éloignent de son contact direct et purifiant. Le plus beau don fait à notre âge jusqu'ici est ce qu'on appelle l'esprit scientifique : c'est précisément en cela que les universités doivent s'épandre si elles sont appelées à devenir des centres grandissants d'influence... C'est la gloire suprême de notre temps que ce nouvel évangile est apparu. Il n'est point de salut hors de lui : c'est un recours ^ la nature, un recours aux intentions finales, aux faits, au soleil même, c'est le geste de s'abandonner absolument à la vérité. La science ne nous demande pas : Voulez- vous que cela soit vrai ? ni : Cela est-il laid, odieux? Mais elle nous dit : Cela est vrai, et si cela est vrai, l'affaire est réglée. Il n'y a pas autre chose, il n'est pas besoin qu'il y ait autre chose, cela suffit.

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