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606 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

tuteur désorienté éprouve le plus grand respect. Et quelque chose de ce respect qu'il a pour ses maîtres, il exige que les enfants de son école le reportent sur lui. " Partout où j'irai, (répètent en chœur les petits garçons en tablier noir), j'em- porterai le souvenir de mon instituteur. Aimons celui qui nous a libéré, affranchi de l'ignorance comme un prisonnier aime celui qui le fait évader. Il nous aide à nous affranchir de nos revenants, à sortir de la grotte du Chien. " Accents religieux et soupirs mystiques. L'instinct religieux chez l'insti- tuteur survit à l'abandon de toute religion. " Ils se détournent du catholicisme^ ou ils trouveraient une expression religieuse épurée et appropriée a leurs besoins , mais leur penchant religieux survit" — Pen- chant "foncier et invétéré qui les porte vers un fana- tisme tout neuf d'une virulence invraisemblable. " Ce sont des prêtres manques.

Quel remède à une si inquiétante situation ? Cet instituteur à la fois désorienté et vaniteux, qu'il passe un concordat, je ne dis pas avec l'Eglise, mais avec les familles des enfants dont il a la charge. Il est en train de dégrader " une civilisation, un ensemble de délicatesses morales que vingt siècles ont créées. " Ces délicatesses il peut les retrouver dans les familles de ses élèves. "Les mœurs d'une famille bien réglée... sont des maîtres de mesure et de tact bien utiles pour un jeune homme aux affirmations tranchantes. Les spectacles

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