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NOTES 423

de moyens qui enchantent ; jusque dans ses petits panneaux peints à l'œuf, rien qui n'ait de la noblesse et du charme.

J. S.

��QUELQUES REVUES.

Rien de surprenant à ce que, de toutes nos revues provin- ciales, celles qui représentent à l'est notre culture française témoignent d'une vie intérieure et trahissent une intensité d'accent à quoi les autres ne nous habituent point. Une revue qui s'imprime dans le bassin de 1*111 ou de la Moselle n'a peut-être pas de mérite à être plus pathétique que celle où s'exprime la vie heureuse des Flandres ou de la Provence. Une grande cause grandit même des champions de second plan et, des Ardennes à l'Alsace, dans les moindres problèmes de littérature quotidienne se trouvent impliqués les plus graves problèmes ethniques. Tout y a une signification, tout y est attachant et jusqu'au luxe typographique de ces revues, tout y est une fière affirmation.

Dans les Marches de l'Est, de pieux articles de souvenirs sur Charles Démange, et dans la Revue Alsacienne illustrée, une importante étude de M. F. Eccard sur La langue française tn Alsace. Le rôle d'intermédiaire entre les cultures allemande et française, ce n'est que jusqu'en 1870 que l'Alsace a pu le jouer. L'Allemagne entrait en contact avec les provinces françaises par ses provinces les moins différentes des nôtres. Au contraire depuis la conquête et la germanisation à tout prix, le Français d'Alsace se trouve en présence de ce qu'il y a de plus extrême, de plus durement particulier dans le génie allemand. De là ce retour passionné à ce qu'a produit de plus parfait la civilisation française ; de là, puisqu'en Alsace la lutte politique est de toutes parts entravée et rendue vaine, cette acharnée lutte de culture où du moins nous combattons dans nos positions les plus fortes. L'article de M. Eccard contribuera à préciser le problème alsacien. J. S.

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