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lection que tant d’esprits, nullement " panthéistes" et "naturistes", vouent à l’auteur de Pelléas? N’importait-il pas davantage de louer en Debussy l’absence de pédantisme et de vulgarité, le choix exquis des moyens, et cette volonté réfléchie à défaut de quoi l’émotion ne se mue pas, tout entière et sans déchets, et art. Oui sans doute, toute œuvre riche et forte deviendra classique, en un certain sens, comme le sont devenues celles de Wagner ou de Hugo. Pourtant Hugo n’était pas classique dès l’origine, et ne le restera point au même sens que Racine ou La Fontaine. Wagner ne fut jamais, ni ne deviendra classique, à la façon de Debussy... Voilà ce qu’en une prochaine occasion Louis Laloy devrait dire, pour l’éducation du public. M. A.

REVUES.

On apprend avec une certaine stupeur amusée, dans les Guêpes que nous sommes heureux de voir se réveiller de leur courte léthargie — que la Nouvelle Revue Française a pris pour but de " sauver le meilleur du symbolisme. " Un de nos collaborateurs a-t-il un jour écrit cela ?...

Il est vraiment plaisant que lorsqu’un de ces jeunes gens écrit " nous " il faille entendre " je " ainsi que nous en avertissent simultanément MM. Bernard et Clouard ; et qu’ils prétendent faire endosser cette opinion personnelle (si jamais aucuns des nôtres l’a eue) à la Nouvelle Revue Française tout qui n’a jamais eu souci que d’une sorte de groupement : entière celui d’après la qualité des intelligences et non point d’après la couleur des pensées.

Saluons l’apparition d’une jeune Revue : l’Ile sonnante, qui nous donnera j’espère l’occasion de parler d’elle.

Elle est de très agréable présentation ; nous y retrouvons avec plaisir les noms de Francis Carco, Louis Mandin, Roger Frêne, Michel Puy, et de quelques autres jeunes gens qui n’en

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