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54-0 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

De la science, du travail, de l'art même, mais d'inspiration point.

Tout autre est l'œuvre de Tristan l'Hermite, inégale, mais d'une ingéniosité naïve, souvent charmante, qui brusquement semble dater d'hier et pour un peu nous ferait penser à telle strophe de la Chanson des rues et des bois. On ne saurait dire que le lyrisme y soit plus puissant que chez Rémy Belleau : il jaillit d'une autre source ; il ne vise point au délire pindarique, mais à des transports tout intimes, à une exaltation moins intellectuelle que tendre et déjà presque passionnée.

Auprès de cette grotte sombre Où l'on respire un air si doux, L'onde lutte avec les cailloux, Et la lumière avecque l'ombre.

Ces flots lassés de l'exercice Qu'ils ont fait dessus ce gravier, Se reposent dans ce vivier Où mourut autrefois Narcisse.

L'ombre de cette fleur vermeille Et celle de ces joncs flottants Paraissent être là dedans Les songes de l'eau qui sommeille...

Il faudrait citer tout entier cet exquis Promenoir de deux Amants, chef-d'œuvre de ce délicat lyrisme personnel qui un instant s'épanouit au milieu du XVII» siècle, pour disparaître presque aussitôt et ne renaître que cent-vingt-cinq ans plus

tard.

j. S.

LA MÈRE DE NIETZSCHE.

Sous ce titre, signalant dans le Gaulois (Supplément litté- raire du 4 décembre 1909) l'apparition en Allemagne d'un

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