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524 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

cisme a pour raison d'être et pour but la norme et l'uni- fication ; le protestantisme, au contraire, l'individualisation et, partant, la diversité.

Le catholicisme est donc dans son rôle en devenant oppresseur : et c'est ce qu'admirent en lui certains esprits politiques et non religieux ; et c'est pour avoir compris que l'esprit comprimé gagne en force expansive, que ceux-ci en viendront à dire: non pas opprimer, supprimer. C'est où commence l'utopie ; utopie aussi dangereuse en son genre que celles mêmes de Rousseau. Ils souhaiteront que l'hérésie n'ait qu'une seule tête, comme Caligula souhaitait pouvoir décapiter d'un coup le peuple romain. " Utinam populus unam cervicem haberet. . . '

Je songe au drame que deviendrait Polyeucte interprété par M. Maurras. Je rêve un Félix nourri de Joseph de Maistre.

Pauline : Au nom de V Empereur dont vous tenez la place... Félix : J'ai son pouvoir en main ; mais s'il me l'a commis,

C'est pour le déployer contre ses ennemis. Pauline : Polyeucte F est-il ? Félix : Tous chrétiens sont rebelles.

��Quand le crime d'Etat se mêle au sacrilège Le sang ni l'amitié n'ont plus de privilège. et je songe à Julien l'Apostat.

Ou pas une étale, ou pas un prêche ! Laisser dans un gouvernement deux principes ennemis sans que rien les balance, voilà un crime de roi, il sème ainsi des révolutions. A Dieu seul il appartient de mettre dans son œuvre le bien et le mal sans cesse en présence

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