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LES DANGERS D’UNE POLITIQUE
CONSÉQUENTE


Il serait hypocrite de contester devant le monde que l’échec de la Conférence de Gênes ait représenté une victoire de la politique française, telle qu’elle est menée par le gouvernement actuel. Dieu merci, les bolchévistes nous ont prêté leur concours pour amener cet échec et nous ont ainsi permis de ne pas en être directement et officiellement responsables. Il n’en est pas moins certain qu’il était dans la ligne même de notre effort et qu’il nous a fallu faire appel à toute notre modération pour ne pas nous en montrer trop réjouis.

Nous sommes revenus de Gênes, comme M. Poincaré n’a pas manqué de le faire valoir devant la Chambre, ayant conservé intactes toutes nos positions. L’arsenal de nos prétentions reste au complet ; pas une pièce de notre droit n’a été égarée en route.

« Ah ! Messieurs, s’est écrié M. Poincaré, M. Barthou a été en butte à plusieurs tentatives qui n’étaient pas toutes très faciles à déjouer. Il a répondu à toutes les démarches par le texte du traité, et finalement on a dû renoncer à discuter à Gênes, en présence ou à côté des Allemands, une question qui doit être réglée suivant la volonté du traité »[1].

Le statu quo du droit a été maintenu. Et quand on songe à la force des assauts que nous avons subis, à l’urgence

  1. Le Temps du 3 juin.