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654 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

lourds de silence

solitaires et rêveurs d'amour

d'amours sous des glycines, à l'ombre, dans la cour

de quelques maisons calmes et perdues sous les branches,

A travers mes lointains, mes enfantins étés,

ceux qui rêvaient d'amour

et qui pleuraient d'enfance,

J'eus êtes venue,

une après-midi chaude dans les avenues,

sous une ombrelle blanche,

avec un air étonné, sérieux,

un peu

penché comme mon enfance,

Vous êtes venue sous une ombrelle blanche.

Avec toute la surprise

inespérée d'être venue et d'être blonde,

de vous être soudain

mise

sur mon chemin,

et soudain, d'apporter la fraîcheur de vos mains

avec, dans vos cheveux, tous les étés du Monde.

��Vous êtes venue :

Tout mou rêve au soleil

N'aurait jamais osé vous espérer si belle,

Et pourtant, tout de suite, je vous ai reconnue.

Tout de suite, près de vous,fière et très demoiselle,

et une vieille dame gaie à votre bras,

il m'a semblé que vous me conduisiez, à pas

lents, un peu, n'est-ce pas, un peu sous votre ombrelle,

à la maison d'Eté, à mon rêve d'enfant,

à quelque maison calme, avec des nids aux toits, et l'ombre des glycines, dans la cour, sur le pas de la porte — quelque maison à deux tourelles avec, peut-être, un nom comme les livres de prix qu'on lisait en Juillet, quand on était petit.

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