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��LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��qui dort la nuit. Ne soj'-ez pas trop communicatif avec vos

��amis, demain. »

��Mon frère est dans ma chambre ; il vomit sur les ser- viettes glacées. Accolades sans précision. Je sonne pour qu'on nettoie le lac de caviar sur le tapis.

��*

  • *

��Réflexe du bouton pressé la femme de chambre entre avec un sourire prolétaire. Mon frère la prie gentiment. Les doigts pourris de sommeil défont le cordon de la jupe. Quand ce sera fini, la jument des riches ira tourner autour de la meule sans fin.

Europe aux tendres yeux civilisés.

��*

��Après tout je m'en fous.

Les garçons se lèvent. J'entends l'aspirateur qu'ils traî- nent. Ils le détachent avec peine du tapis qu'il suce. Leurs chants murmurent les départs pour les hauts pâturages, et les fiancées plaquées de rouge sain qui suspendent les fleurs aux feutres des jeunes hommes. Dans le couloir que parfume Guerlain, l'écho répète le torrent qui gambade dos courbé.

Après tout ces domestiques n'ont qu'à être riches.

Enfin je ne peux pas réformer le monde parce que j'ai quelques millions ! D'ailleurs la livre a encore baissé hier matin.

Et puis quoi ?

��Mes oreilles sonnent et je m'en vais sous les draps vier- ges dans Tailleurs. Ma tête résonne de paroles absurdes,

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