Page:NRF 19.djvu/424

Cette page n’a pas encore été corrigée

422 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��*

��L'Isolé accompagne la musique en tapant sur la soucoupe. Ainsi, il participe, il danse.

Après des hésitations il lance, en fronçant les sourcils, un serpentin qui retombe à ses pieds.

Enfin, il atteint Thézou. Mais une terreur l'envahit ; il baisse les yeux en ignorant ; son cœur bat trente coups précipités.

��Prospero s'évente bruyamment avec la crécelle mégère qu'il replace vite pour titiller aussitôt le triangle. Des rires de muqueuses folles accompagnent.

C'est mon deuxième Flips et mon troisième Manhattan. Je fais l'homme ivre.

Le trombone dit sa vie ratée en quelques croupes graves où l'Isolé reconnaît ses malheurs.

  • *

L'orchestre stoppe, interrompant le spasme comme une amante capricieuse. Thézou médit : «Je suis toujours très heureuse de danser avec vous ! »

Elle prononce tioujours avec des alanguissements anglais qui augmentent sa valeur d'achat.

Elle court vers Prospero que, jalouse, elle mord à l'oreille avec des rires désireux.

« Fous-nous la paix, faiseuse. »

Et Prospero se retourne en mâle sérieux vers Miguel qui continue : « Moi, j'aime mieux les samedis où c'est mon tour de faire tourner les grosses ; ça me fait toujours dix francs de supplément. »

�� �� �