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412 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��A VINCENT MUSELLI

��Vincent, le temps n'est plus des jeux ni de la danse. Notre tempe grisonne. Entends déjà le pas De la vieillesse amère et qui vers nous s'avance Avant-courrier e du trépas.

Bientôt sa froide main viendra glacer nos veines, Fera notre œil moins vif et moins souple nos reins Et nos membres perclus chargera de ces chaînes Qu'elle forge d'un triple airain.

Le sang dans nos vaisseaux circulera plus rare. Lors, pesants et transis, nous n'honorerons plus Que de rares présents et que d'un culte avare Les autels de Vénus.

A d'autres désormais le stade et la palestre, L'aviron que l'assaut des flots ne lasse pas Et le coursier fougueux que retient ou que presse Un juvénile bras,

Les longues nuits d' ardeur , folles ou studieuses, L'ivresse des matins et l'extase des soirs, Et cette adhésion qui des vierges rêveuses Eclaire les yeux noirs.

Ainsi le veut des Dieux le décret équitable Selon lequel Phébus en ses douce maisons Fait le séjour prescrit et dans l'ordre immuable Ramène les saisons.

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